Ces valorisations offrent un revenu complémentaire aux producteurs et productrices de cacao tout en évitant que des denrées alimentaires ne soient perdues : quand ils ne sont pas valorisés, les fruits finissent par pourrir au sol.

Une nouvelle opportunité de diversification se dessine avec la valorisation du bois de cacaoyers.

Chutes d’élagage de cacaoyer

En effet, avec le déploiement du programme PRACAO (Programme national de réhabilitation des plantations de cacao dominicaines) dans les années qui viennent, une vaste campagne d’élagage va prendre place. En effet, la plupart des cacaoyères dominicaines nécessitent un élagage sévère pour réduire leur hauteur et pour faciliter le greffage de variétés plus productives.

Une quantité importante de bois de cacaoyers va devenir disponible et l’artisanat peut leur offrir une nouvelle vie, à l’exemple de ce que propose la société CAVIC arte qui a notamment présenté ses créations lors du 3^ème festival du chocolat dominicain à Saint-Domingue en août dernier.

CAVIC arte, présente ses produits en bois de cacao, lors du troisième salon dominicain du chocolat.

Les équipes du projet Cacao Forest ont contacté deux micro-entreprises, CAVIC et CAYENART, dirigées par des femmes qui sont spécialisées dans la production d’objets artisanaux, afin de tester le travail du bois de cacaoyer et de proposer des articles à la vente pendant le 3^ème festival du chocolat dominicain.

C’est ainsi que les deux artisanes chefs d’entreprise ont présenté plusieurs produits, tels que des planches à découper, des spatules, des boucles d’oreilles, des porte-clés, des porte-gobelets, etc…, qui ont reçu un accueil enthousiaste du public présent.

Elles étaient très satisfaites du dhiffre d’affaires réalisé pour ce premier test de marché : 34,800 DOP, soit approximativement 578 Euros pour 69 produits vendus. Elles souhaitent désormais pouvoir développer un partenariat pérenne avec les producteurs et productrices de cacao afin de s’assurer un approvisionnement régulier en bois de cacaoyer.

Quelques-uns des objets fabriqués en bois de cacaoyer par CAYENART présentés lors du troisième festival dominicain du chocolat.

Cet événement, auquel ont participé des représentants des principales coopératives, entreprises et entités gouvernementales liées au secteur du cacao, ainsi que des producteurs du Réseau Expérimental Participatif (REP) du Projet et liés aux coopératives membres, a été l’occasion de :

– présenter les résultats obtenus dans chacun des cinq volets du projet,

– de reconnaître la contribution des organismes, des producteurs, des techniciens et des personnes qui ont joué un rôle clé dans sa réalisation

– et de les en remercier.

Le coordinateur général, Sebastián Cárdenas, et le coordinateur scientifique, Olivier Deheuvels ont présenté les résultats des 4 premiers Objectifs Spécifiques (OS) qui ont cadré le projet :

OS 1 : la veille scientifique et la consolidation du REP au cœur du projet ;

OS 2 : le renforcement des compétences techniques en agroforesterie, à travers des ateliers et des journées de formation ;

OS 3 : la transformation, commercialisation et valorisation des produits associés au cacao, à travers la diversification et la mise sur le marché ;

OS 4 : la contribution à une nouvelle vision nationale de la culture du cacao, en établissant le premier cours diplômant en agroforesterie du cacao, enseigné par l’Université nationale évangélique, ainsi que la proposition du Programme national de réhabilitation agroforestière des plantations de cacao dominicaines (PRACAO).

L’ OS 5, communication des résultats, a été présenté par le responsable de la communication du projet, Jorge Calderón, qui a brièvement évoqué tous les produits de communication élaborés ainsi que les canaux par lesquels ils ont été diffusés et la portée qu’ils ont eue.

La responsable de la planification et du projet du Centre de développement agricole et forestier (CEDAF), Josefina Aquino, a salué la qualité du travail de Cacao Forest, reconnaissant l’importance des résultats obtenus et l’impact du projet pour le développement de la filière cacao en République Dominicaine. Le CEDAF a suivi de très près les avancées du projet, l’ayant hébergé pendant toute la durée de la phase II (2020-2023).

Le vice-ministre de la production et de la commercialisation du ministère de l’agriculture, Eulalio Ramírez, a affirmé le réel intérêt du Ministère de l’Agriculture pour le programme PRACAO, qui a été élaboré avec la participation constante des représentants du département du cacao.

Le directeur de la Commission nationale du cacao, M. Víctor Hidalgo, a insisté sur les réalisations du projet Cacao Forest et le travail conjoint qui a été réalisé au cours de l’année 2022 pour élaboré la proposition de programme PRACAO. Il a également insisté sur la nécessité pour la filière cacao dominicaine et les familles de producteurs de voir le programme PRACAO mis en place dans les plus brefs délais.

Le directeur de l’Institut dominicain de recherche agroforestière (IDIAF), M. Eladio Arnaud Santana, a rappelé le cadre thématique et scientifique du projet Cacao Forest, insistant sur le fait que l’approche globale de l’agriculture familiale, telle que Cacao Forest l’a envisagé, est la vision de l’avenir de la filière cacao dominicaine.

Son ambassadeur français, M. Eric Fournier, a exprimé l’importance de maintenir les qualités organoleptiques qui font du cacao dominicain l’un des plus demandés sur le marché international et le leader de la production et l’exportation de cacao biologique. Il a souligné le caractère innovant des actions menées par le projet Cacao Forest, mettant en lumière les perspectives d’avenir et les enseignements tirés de cette initiative : « Les enseignements tirés de Cacao Forest nous ouvrent de nombreuses perspectives, comme en témoigne la proposition PRACAO. Elle répond de manière concrète aux multiples défis auxquels ce secteur est confronté, tel qu’il a été présenté ce matin. C’est une excellente occasion de concevoir un avenir durable pour la culture du cacao en République dominicaine. »

Enfin, la Directrice de l’Agence Française de Développement (AFD), Mme Virginie Diaz, a réaffirmé l’intérêt de la coopération française à financer, à travers un prêt à l’Etat Dominicain, le programme PRACAO et invité à suivre les procédures nécessaires pour que le ministère correspondant adopte et intègre cette proposition : « Aujourd’hui le projet Cacao Forest est clos mais nous n’allons pas en rester là. Il reste encore un long chemin à parcourir pour renforcer la filière cacao dominicaine. C’est ce que nous offre la proposition PRACAO et c’est pourquoi je peux vous assurer de l’entière disponibilité de l’AFD à accompagner le gouvernement dominicain s’il souhaite la mettre en œuvre ».

Cet événement de clôture a également permis de reconnaître et honorer les protagonistes du Projet Cacao Forest: les producteurs du Réseau Expérimental Participatif, qui ont reçu, des mains de l’Ambassadeur de France, Eric Fournier et de la Directrice de l’AFD, Virginie Diaz, une certification spéciale en reconnaissance de leur dévouement et de leur engagement en tant que producteurs-chercheurs. Des certifications ont également été délivrées aux producteurs ayant participé aux ateliers de transformation des produits associés.

Nous rappelons que Cacao Forest a répondu aux principaux défis et besoins des producteurs de cacao dominicains et a été un catalyseur d’innovation et de durabilité dans le secteur. Depuis sa création en 2014, les membres de l’équipe Cacao Forest ont travaillé dur pour assurer un avenir meilleur à la production de cacao dans le pays, reconnu mondialement pour ses qualités organoleptiques et pour être le principal producteur de cacao biologique.

Le projet Cacao Forest République Dominicaine est une initiative avant-gardiste et innovante, initiée par plus de 7 entreprises du secteur chocolatier français qui achètent du cacao dominicain.

L’objectif était la la transformation du secteur du cacao dominicain, avec une approche agroforestière, et il a ainsi :

* cherché à renforcer les capacités des producteurs

* promu la durabilité agroforestière du cacao dominicain,

* oeuvré pour intégrer les femmes et les jeunes dans le travail de terrain

* établi le bases scientifiques et documentées pour un avenir plus durable de la production de cacao dans le pays.

« Outils pour le respect de la non-déforestation dans la rénovation et la réhabilitation du cacao dominicain »

qui s’adressait aux principaux acteurs de la filière cacao, afin de porter à leur attention la nouvelle loi promulguée par l’Union européenne le 19 avril et entrée en vigueur la deuxième semaine de mai.

Cette loi réglemente l’importation en Europe des principaux produits jugés responsables de déforestation dans leur pays d’origine. Le champ d’application du texte couvre sept commodités : café, cacao, caoutchouc, huile de palme, soja, bœuf et bois, ainsi que leurs produits dérivés comme le cuir, le charbon de bois, le papier imprimé.

Ainsi, les entreprises qui souhaitent exporter leurs produits vers l’UE doivent se soumettre à un processus d’évaluation pour garantir que leurs produits n’ont pas engendré de déforestation ni de dégradation de forêts depuis décembre 2020.

Participants de l’atelier, pendant les présentations

Cet atelier a été réalisé dans le cadre de la co-construction entre la filière cacao dominicaine et les entités étatiques du Programme National de Réhabilitation Agroforestière des Plantations de Cacao Dominicaine (PRACAO), qui inclut dans sa composante numéro 7, la durabilité de la chaîne de valeur, et pour cela :

– la mise en place d’outils et de méthodes pour garantir la non-déforestation,

– un système de suivi de la déforestation

– et un suivi du respect des droits de l’homme.

Tout ceci en respectant les attendus de la nouvelle norme européenne, dans le but de développer les compétences nécessaires au sein de la filière pour certifier que le cacao ne provient pas de terres déboisées ou dégradées au niveau forestier.

Le coordinateur général de Cacao Forest, Sebastián Cárdenas, et le coordinateur scientifique, Olivier Deheuvels, ont fait une brève présentation de la proposition PRACAO, présentant le contexte actuel de la filière et les changements innovants que cette initiative propose pour le développement de la filière cacao.

Le responsable de la section commerciale de l’Union européenne, Luis Araque de Juan, a présenté le nouveau règlement de l’UE contre la déforestation et les conséquences de celui-ci sur le secteur de l’exportation de cacao de République Dominicaine, décrivant les exigences de l’Union Européenne en termes d’information forestière, de suivi forestier, catégorisation, traçabilité et reporting sur le niveau de déforestation.

En ce sens, José Efraín Camilo, représentant de FUPAROCA, a partagé l’expérience de son organisation dans le processus de rénovation et de réhabilitation mis en place au niveau des parcelles. De son côté, le représentant du ministère de l’Environnement, Ramón Díaz, a présenté les informations de base sur les zones forestières et non forestières, ainsi que des outils et des procédures de suivi de la déforestation en République Dominicaine.

La représentante de Earthworm Foundation au Pérou, Patricia Cabanillas Vila de Souza, a ensuite présenté les engagements du marché international vis-à-vis de la « No Deforestation », à travers la mise en œuvre de la méthodologie : High Carbon Stock Approach (HCSA). Elle a également partagé l’expérience du Pérou dans la réalisation diverses études au niveau du paysage grâce à l’utilisation de cette méthodologie.

Cet atelier a permis de présenter « Starling », un outil particulièrement adapté au suivi précis de la déforestation dans les chaînes de valeur et son lien avec HCSA.

L’événement a réuni 27 participants : représentants de l’Université nationale évangélique (UNEV), du Centre de développement agricole et forestier (CEDAF), du ministère de l’Environnement, du ministère de l’Agriculture, de Roig Agro Cacao, de l’Agence française de développement, de la Fondation dominicaine du cacao, FUPAROCA, CONACADO , Commission nationale du cacao (CNC), Inaru Valley, Earthworm Foundation (EF) et l’Union européenne (UE).

• systèmes agricoles durables (préservation des sols, diversification des cultures…),
• systèmes alimentaires durables (remplacement des films plastiques par des emballages biodégradables)
• systèmes agroforestiers en culture de cacao,
• soutien à l’entrepreneuriat et
• bourses pour les étudiant.e.s.

Cacao Forest faisait donc partie des projets présentés pendant cette soirée grâce à Carole Seignovert (Valrhona) et Damien François (Ecotone) qui ont pu détailler les réalisations concrètes du projet depuis son lancement il y a 6 ans et répondre aux questions des chefs d’entreprises présents.

✍ Depuis sa création en 2012, Terra Isara a attribué des bourses et des prêts d’honneur à 871 étudiant.e.s (dont 158 bourses Internationales), financé 12 programmes de recherches appliquées et accompagné 19 projets d’innovation alimentaire.

Merci à Terra Isara d’avoir profité de cet événement anniversaire pour mettre en lumière le projet Cacao Forest auprès des entreprises partenaires qui co-financent les projets.

« Ensemble plantons les graines d’une agriculture et d’une alimentation pérennes pour tous ! »

Du 2 au 11 juin, le festival « Juntos Somos Verde » s’est tenu au centre commercial Ágora Mall à Saint-Domingue.

L’ambition de ce festival est de sensibiliser la population à la gestion et à la consommation durable des ressources naturelles et de provoquer des changements de comportement leur permettant d’interagir de manière plus respectueuse avec l’environnement.

C’est dans le cadre de ce festival, que le vendredi 9 juin dernier, le projet Cacao Forest a été invité à donner, sous la direction de son coordinateur général, Sebastián Cárdenas, une conférence sur les avantages des systèmes agroforestiers dans le cacao.

A cette occasion, les principales caractéristiques et avantages des systèmes agroforestiers ont été abordés. C’est d’ailleurs le mode de culture traditionnel du cacaoyer en République Dominicaine.

Même si le cacao dominicain est aujourd’hui le leader sur le marché international de la production de cacao biologique, en raison de ses caractéristiques organoleptiques, il est essentiel d’augmenter les compétences techniques des producteurs et d’améliorer la gestion des parcelles de cacaoyers afin d’améliorer les conditions de vie des familles qui vivent du cacao et de réduire l’impact de maladies telles que la monilia.

Le projet Cacao Forest, à travers sa participation au festival Juntos somos verde, renforce son engagement à contribuer à l’innovation pour une culture cacaoyère durable en République Dominicaine.

Le coordinateur du projet, Sebastián Cárdenas, a présenté les limites pour obtenir les volumes qui permettent la rentabilité de la récolte des fruits de l’arbre à pain, dans le contexte des cacaoyères dominicaines. Il a également mis en évidence les avantages observés durant le test de plantation et transformation des fleurs d’hibiscus, avec un réel potentiel de revenus supplémentaires pour les producteurs de cacao, et une meilleure adaptabilité au contexte local.

Les enseignements tirés des essais pilotes réalisés dans le cadre de la stratégie de commercialisation des produits associés au cacao du Projet Cacao Forest permettent d’établir des recommandations et des orientations à long terme pour favoriser de meilleurs revenus dans l’économie familiale du producteur de cacao, et par conséquent, améliorer la conception des systèmes agroforestiers cacaoyers.

Les ateliers ont été présentés à 15 producteurs de CONACADO et 12 producteurs de COOPROAGRO.

La présentation a eu lieu à la Commission Nationale du Cacao. Le coordinateur du projet CACAO FOREST, Sebastián Cárdenas, a présenté aux participants :

• le contexte de la filière cacao dominicaine, selon les données recueillies par le projet,
• les différentes phases et composantes de l’initiative PRACAO.

Lors de cette réunion, l’urgence d’engager la réhabilitation du verger cacaoyer actuel a été soulignée par :

– l’âge avancé de la plupart des plantations,

– la nécessité d’améliorer les revenus économiques des petits producteurs de cacao,

– le besoin d’améliorer la génétique actuelle des plantations de cacao

– la volonté d’atténuer l’impact d’une éventuelle arrivée de la Moniliose en République Dominicaine.

Participants à la réunion du 4 mai 2023, Commission Nationale du Cacao

Laurie Chovet, chargée de projet à de l’Agence Française de Développement (AFD) qui finance pour moitié le projet Cacao Forest, a de nouveau manifesté l’intérêt de l’AFD à soutenir PRACAO sous forme d’un prêt qui serait accordé à l’état dominicain. Le Ministère de l’Agriculture a, dans ce sens, un rôle porteur clef à jouer pour faire inscrire PRACAO au budget de l’état dominicain en 2024.

Pour sa part, le vice-ministre Eulalio Ramírez a proposé d’organiser une réunion avec le ministère de l’Économie, de la Planification et du Développement (MEPyD) pour aborder ensemble ces sujets et intégrer le programme à une initiative gouvernementale de renouvellement du cacao récemment lancée par le ministère de l’Agriculture, à travers la Commission Nationale du Cacao (CNC).

Victor Hidalgo, directeur de la CNC, a souligné que PRACAO présentait un grand intérêt pour le secteur privé exportateur de cacao dominicain, insistant sur le fait que ce programme a été pensé en intégrant 10 entités du secteur public et du secteur privé.

Étaient présents à la réunion : des représentants de l’Organisation Internationale du Cacao (ICCO), de la Fondation du cacao de la République dominicaine (DRCF), du Département du cacao du Ministère de l’agriculture, de la coopérative et premier exportateur CONACADO, de la Fondation dominicaine des producteurs biologiques (FUNDOPO) et de la Commission Nationale du Cacao (CNC).

Au cours de cette interview, il a pu évoquer plusieurs sujets essentiels tels que:

– les bénéfices et les avantages du cacao,

– l’origine des cultures de cacao,

– le rôle fondamental du cacao dans l’économie dominicaine,

– le contexte du secteur du cacao dominicain.

Sebastián a également pu détailler les actions menées par Cacao Forest en faveur de la filière cacao en République Dominicaine, que ce soit pour le maintien et l’amélioration de la qualité du cacao dominicain ou l’optimisation des revenus des familles cacaoyères par la transformation et la vente des produits associés aux cacaoyers dans les modèles agro-forestiers.

Vous pouvez accéder à l’intégralité de l’interview sur Youtube :