En complément de ses volets agronomiques et économiques, le projet Cacao Forest porte une ambition pédagogique forte tant auprès des planteurs que des futurs acteurs techniques et économiques du secteur : accompagner les universités dominicaines pour assurer le développement de formations en agroforesterie.
Lors d’un déplacement en Septembre 2021, Christophe David, représentant l’ISARA*, référente du volet formation au sein de Cacao Forest, a rencontré les différentes universités et centre de recherche dominicains engagés dans l’enseignement agricole et alimentaire afin de définir les contours d’un prochain partenariat visant l’accompagnement des structures locales . Les enjeux sont de taille, et ces premiers pas fondamentaux pour la pérennité et la pertinence des contenus pédagogiques qui pourraient être développés.
Le projet
Ces rencontres, qui regroupaient l’IDIAF et les universités dominicaines USAD, ISA, UNEV et PECM&M, avaient été préparées en amont avec Sebastián Cardenas (chef de projet et coordinateur Cacao Forest) et Ernesto Hernandez Daumas(élève ingénieur ISARA). L’objectif était de discuter de la mise en place d’un parcours court de formation diplômante en agroforesterie. Le cursus porté par les universités locales et reconnu par un diplôme national repose sur trois grands principes
– réunir les grands acteurs dominicains de la recherche et de la formation universitaire autour d’une formation scientifique et appliquée,
– proposer une formation de haut niveau où plusieurs intervenants internationaux porteront un regard expert sur les systèmes agroforestiers mondiaux (en espagnol ou en anglais – support en ligne ouvert à un public international),
– s’appuyer sur les avancées du projet Cacao Forest pour offrir une mise en situation réelle aux apprenants lors de cas d’études ou de stages d’immersion,
Ce projet imposant un engagement fort des universités locales à pour enjeu de former les futurs manageurs et acteurs professionnels d’une agroforesterie dominicaine en extension. Le format doit encore être affiné mais il pourrait s’orienter vers une formation courte de 10 semaines enrichie de stages pratiques sur les systèmes agroforestiers à base de cacao. Elle serait ouverte aux étudiants de Master 1 des universités dominicaines et reconnue par un diplôme national.
La formation pourrait idéalement être proposée en formation continue pour les techniciens partenaires de Cacao Forest.
Campus agronomique de l’université ISA à Santiago de los Caballeros
Enjeux et opportunités
Le projet a été jugé cohérent et bien accueilli par l’ensemble des institutions présentes. La collaboration internationale et les études de cas présentées ont été particulièrement appréciées. Toutefois ce projet ne verra le jour que si les acteurs locaux s’engagent amplement, les premiers signes sont prometteurs
La culture du cacao et, plus globalement, le thème de l’agroforesterie sont aujourd’hui très peu développés dans les cursus universitaires dominicains. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle cet axe pédagogique fait partie intégrante du projet Cacao Forest : il est essentiel de former à l’agroforesterie pour que ce mode de culture améliore ses performances, bien au-delà de Cacao Forest.
L’enjeu est de mettre en avant auprès des jeunes l’intérêt tant économique qu’écologique et humain de l’agroforesterie, en promouvant le développement d’une formation spécifique au sein des universités dominicaines.
Les prochaines étapes
Les universités dominicaines avaient jusqu’à la fin de l’année pour se positionner. L’UNEV a d’ores et déjà confirmé son engagement et Sebastian Cardenas recueille les derniers retours. Un recrutement est prévu par l’ISARA afin d’aider au plus vite la construction des premiers supports combinant exigences scientifiques et opérationnalités des contenus
Les prochaines réunions seront programmées début 2022 et nous ne manquerons pas de vous tenir informés de l’avancement du projet.