Le projet Cacao Forest a pour ambition de mettre en œuvre, grâce à l’agroforesterie et à des méthodes collaboratives, des solutions pour une culture durable du cacao. La phase I du projet, initiée en République Dominicaine, arrive à son terme. Elle a permis d’élaborer des modèles innovants de production, de tester de nouvelles opportunités de marché et des revenus complémentaires pour les petits producteurs, et de créer les conditions d’un modèle pérenne grâce à de nouvelles alliances.

Des modèles de culture innovants et pérennes

Lors de cette première phase, la collaboration entre chercheurs, partenaires locaux et producteurs de deux coopératives, a permis de concevoir des modèles innovants de culture forestière. L’implication des petits producteurs est au cœur du projet. Elle leur a permis de s’approprier celui-ci, élément clé de sa réussite sur le long terme. Leur connaissance des conditions climatiques et géologiques locales a de même été déterminante dans l’optimisation des solutions choisies lors des travaux de prototypage.

Le projet Cacao Forest

Récolte des cabosses de cacao en République Dominicaine

Fruit des travaux de 30 ateliers de co-conception, quatre systèmes innovants de culture agroforestière, adaptés aux spécificités locales et implantés sur 36 parcelles chez 23 producteurs, ont ainsi été conçus et mis en œuvre sur trois zones distinctes. Les plantes associées aux cacaoyers et plus de 1 300 plantules de cacaoyers (sur un total de 4 819 envisagés à terme) ont été plantées sur 18 de ces parcelles. Des outils de mesure ont été mis en place et la productivité des cacaoyers et plantes associées est suivie et documentée, tandis qu’une base de données sur les conditions de culture du cacao a été créée afin d’établir une typologie des systèmes de culture. En parallèle, la formation de techniciens mis à disposition par les coopératives a permis d’assurer un suivi rigoureux du projet. L’accent a enfin été mis sur la formation des petits producteurs aux techniques d’agroforesterie (fertilisation organique des sols et techniques de multiplication végétative notamment), afin qu’ils puissent rapidement exploiter leurs parcelles de manière optimale et autonome.

De nouvelles opportunités de marché pour les petits producteurs

Outre ses bénéfices environnementaux (lutte contre la déforestation et l’appauvrissement des sols), l’agroforesterie permet d’améliorer les moyens de subsistance des agriculteurs. La production d’espèces végétales complémentaires au cacao et l’accès à de nouveaux marchés leur permettent en effet de diversifier et d’accroitre leurs sources de revenus.

Collecte des bananes issues des cacaoyères, qui seront vendues sur les marchés de Saint-Domingue.

Collecte des bananes issues des cacaoyères, qui seront vendues sur les marchés de Saint-Domingue.

Collecte des bananes issues des cacaoyères, qui seront vendues sur les marchés de Saint-Domingue.

Lors de la phase I du projet, des études de marché ont été réalisées afin d’identifier les produits et les marchés les plus aptes à fournir des débouchés rentables et pérennes. La demande locale conséquente pour les produits associés (musacées et avocat principalement), qui bénéficient de plus d’un prix de vente supérieur à celui du cacao, a prouvé l’intérêt des systèmes agro-forestiers pour les petits producteurs. L’accès à deux marchés biologiques de Saint Domingue, qui a généré 37 transactions et un chiffre d’affaires de l’ordre de 13 000 EUR, ainsi que la commercialisation des produits associés sur les marchés locaux et régionaux par le biais des coopératives, ont ainsi été initiés.

Un projet pérenne, et des conditions réunies pour changer d’échelle

L’importante base de données générée par le travail des équipes sur le terrain (un outil indispensable pour identifier facteurs de succès et contraintes des modèles mis en oeuvre), les résultats positifs obtenus, et la communication auprès de l’ensemble des parties prenantes, ont permis au projet d’acquérir une bonne visibilité.

Le travail effectué a ainsi donné lieu à deux publications scientifiques et à de nombreuses collaborations avec les pouvoirs publics nationaux, des institutions locales et des organismes de recherche. En parallèle, une stratégie de communication : site web, campagne de crowd funding, participation à des événements comme le Salon du Chocolat ou les Journées de l’agroforesterie a contribué à développer la visibilité du projet auprès du grand public et des autres acteurs de la filière.

Succès de modèles de production innovants, nouvelles opportunités de marché pour les producteurs, reconnaissance et implication de l’ensemble de la filière : aujourd’hui, les résultats le prouvent, les conditions sont réunies pour déployer le projet Cacao Forest à plus grande échelle.